Dans notre Bureau exécutif, les maires et les ministres soulignent que les contributions déterminées au niveau local et régional sont essentielles à la réalisation de l'accord de Paris sur les changements climatiques

Dans le cadre du Bureau exécutif de CGLU, CGLU et ses sections régionales CGLU Afrique, CCRE et CGLU ASPAC, en tant que facilitateurs de la Global Taskforce, ont tenu un Dialogue ministériel axé sur une coordination accrue des efforts entre les gouvernements locaux, régionaux et nationaux pour une mise en œuvre plus efficace des Accords de Paris sur les changements climatiques. Le dialogue a été organisé conjointement avec le PNUE, ONU-Habitat, le PNUD, ainsi qu'ICLEI et la Convention mondiale des maires, et avec une représentation supplémentaire de CLGF et de Climate Chance au nom de la Global Taskforce.

L'événement, d'une durée de 5 heures, a rassemblé 300 participant·e·s, dont 50 panélistes, avec la participation des responsables de 3 agences des Nations Unies (PNUE, ONU-Habitat et PNUD), des ministres d'Italie, d'Indonésie, de Côte d'Ivoire, d'Éthiopie, d'Afrique du Sud, du Chili, et plus de 25 maires et gouverneurs issu·e·s de toutes les régions du monde. Tou·te·s ont souligné la nécessité de travailler ensemble afin de parvenir aux accords sur le climat.

« Dans les prochaines années, nous devrons faire des choix difficiles. Un de ceux où nous reviendrons sur une voie de développement qui continuera à nous polariser et à saper la mise en place du contrat social ou à nous transformer ». Achim Steiner, administrateur du PNUD

« Les villes se trouvent en première ligne des effets [du changement climatique], mais aussi des solutions. Les villes ont déjà fait preuve d'un formidable esprit d'initiative. En particulier là où les pays n'ont pas agi, nous avons vu des villes s'engager dans des contributions au climat ». Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement

« La bataille pour le climat sera gagnée ou perdue dans les villes. Renforcer notre engagement en faveur du climat doit aller de pair avec l'amélioration des projets sur le terrain. Il est essentiel que les gouvernements et les communités soient impliqués, c'est pourquoi les collectivités territoriales doivent jouer un rôle dans les initiatives de sensibilisation aux changements climatiques ». Maimunah Mohd. Sharif, directrice exécutive d’ONU-Habitat

Le président de CGLU, le Dr Mohamed Boudra, a souligné les liens plus étroits entre le climat et le débat sur le multilatéralisme et la paix. Les contributions du mouvement des gouvernements locaux et régionaux ont été et restent fondamentales pour la construction d'un monde de solidarité et de justice.

« Notre engagement en tant que réseau de villes et de régions est inébranlable. C'est ensemble, au sein de la Global Taskforce, que nous continuerons à gagner la bataille, et je tiens à remercier ICLEI, en tant que point focal pour les collectivités territoriales, pour leur engagement sans faille ». Dr Mohamed Boudra, Président de CGLU, maire d'Al-Hoceima

Les ministres et les représentant·e·s locaux et régionaux ont clairement indiqué que les changements climatiques demeurent une menace considérable pour le développement durable, provoquant déjà un impact sans précédent qui pèse de manière disproportionnée sur les couches les plus pauvres, les plus marginalisées et les plus vulnérables de la population. Les discussions ont clairement montré que la décennie à venir constitue une occasion à saisir, en particulier dans le contexte de crise mondiale actuelle.

Les discussions ont réaffirmé que les villes sont les lieux où se produisent la plupart des innovations en matière de lutte contre les changements climatiques et le débat a confirmé la nécessité d'inclure la contribution des villes, des régions et des territoires aux contributions déterminées à l’échelle nationale (CDN).

« Le président de l'Afrique du Sud a annoncé qu'il finaliserait son plan de transition équitable et renforcerait les initiatives d'atténuation d'ici 2020. Notre pays a en outre intégré les CDN dans sa stratégie à moyen terme ». Mpho Parks Tau, vice-ministre du Département de la gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles, Afrique du Sud

Le dialogue de haut niveau a suscité un échange enrichissant entre les maires et les ministres et a permis de favoriser l'ouverture de canaux de communication et de confiance entre les différents niveaux de gouvernement, en gardant à l'esprit la nécessité d'élever l'ambition globale et d'accélérer la mise en œuvre des actions. Alors que les ministres ont partagé les pratiques existantes pour favoriser la gouvernance multiniveaux, les maires ont souligné la nécessité d'inclure de manière explicite les contributions de nos membres en matière d'atténuation, d'adaptation et de transition dans les CDN.

« L'action en faveur du climat est du même ordre de priorité que le genre, les systèmes de sécurité sociale et la lutte contre la pauvreté. Nous avons élaboré des orientations infranationales concernant la mise en œuvre et les outils de suivi ». Siti Nurbaya Bakar, ministre de l'environnement et des forêts, Indonésie

Le co-président de CGLU et maire d'Utrecht, Jan Van Zanen, a plaidé pour que les sphères locales, régionales et nationales travaillent en collaboration, afin de remplir notre rôle (de gouvernements locaux et régionaux) en tant que gardiens des agendas mondiaux du développement. Ce sentiment a été partagé par les réseaux de la Global Taskforce, qui ont déclaré leur engagement en faveur d'une action qui peut être réalisée par la mise en œuvre de politiques et de projets au niveau local, et par une action concertée entre tous les niveaux de gouvernement.

Les participant·e·s ont confirmé la nécessité d'établir une définition et des orientations cohérentes concernant la contribution possible des collectivités territoriales à la mise en œuvre de l'accord de Paris sur les changements climatiques. Par ce processus, nous nous efforcerons de donner une visibilité aux efforts déployés par les gouvernements locaux et régionaux, mais aussi de trouver des moyens d'accroître l'ambition dans le cadre des contributions déterminées au niveau national. 

La réunion a été l'occasion de débattre des conséquences importantes de la crise mondiale actuelle, ainsi que de la réduction importante des émissions de gaz à effet de serre et de l'amélioration de la qualité de l'air, avec des chiffres stupéfiants prouvant comment l'environnement se rétablit lorsque les activités humaines les plus néfastes s'arrêtent soudainement.

Les représentant·e·s locaux, régionaux et nationaux ont mentionné que la reprise devra veiller à ce que cela n'entraîne pas de contrecoup en termes d'impacts environnementaux et d'émissions de gaz à effet de serre.  Il faut plutôt y voir une occasion unique de réaliser qu'un retour au statu quo après la crise serait un échec dans la course contre les changements climatiques, mais aussi pour la santé humaine.

La dernière table ronde a souligné l'opportunité pour les contributions locales et régionales d'être encadrées dans le cadre de mesures de relance pour encourager une "reprise verte". En réfléchissant à de nouvelles façons de reconstruire nos économies et nos sociétés pour sortir de cette crise, les gouvernements nationaux devront également tirer parti de leurs engagements liés au climat, qui sont des outils utiles pour atteindre la prospérité économique, en s'appuyant sur leurs CDN et leurs stratégies à long terme pour aider à orienter ces plans de relance, et vice versa.

En conclusion, les panélistes ont convenu de la nécessité de continuer à mobiliser l'action des gouvernements locaux pour contribuer à Paris +5, et par des éléments à prendre en compte dans l'élaboration des CDN pour s'assurer que les collectivités territoriales soient incluses et que leurs stratégies soient étroitement alignées avec celles de relance suite au Covid-19.

« Nous nous sommes engagé·e·s à atteindre les Objectifs de développement durable et nous sommes convaincu·e·s que la mise en œuvre de l'accord de Paris rendra les CDN plus durables ». Steven Heddle, porte-parole pour l'environnement et l'économie, Convention des autorités locales écossaises (COSLA)

L'événement de haut niveau a suscité le besoin de lancer une série de dialogues autour des contributions déterminées au niveau local et régional au cours des mois suivants et a finalement abouti à un rapport final avec des recommandations et des propositions pour inclure la contribution des gouvernements locaux et régionaux dans les CDN dans le contexte de la crise du Covid-19.

Les résultats seront transmis à la réunion du Comité des représentant·e·s du PNUE le 9 juin.

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