Les collectivités territoriales appellent à la co-création d'une relance durable lors de la Journée des gouvernements locaux et régionaux dans le cadre du FPHN 2020

Les collectivités territoriales appellent à la co-création d'une relance durable lors de la Journée des gouvernements locaux et régionaux dans le cadre du FPHN 2020

Intitulée « Accélérer la transformation depuis la base dans une ère post-Covid », la Journée des gouvernements locaux et régionaux a rassemblé la délégation des collectivités territoriales au Forum politique de haut niveau (FPHN), réunie au sein de la Global Taskforce, pour discuter et valider la déclaration de la délégation au FPHN, définir les priorités de la délégation pour l'ère post-Covid-19 et présenter le quatrième rapport « Towards the localization of the SDGs » (Vers la localisation des ODD).

Plus de 40 panélistes se sont réunis lors de cette session, comprenant des dirigeant·e·s locaux et régionaux issu·e·s de toutes les parties de notre réseau, ainsi que des membres de la Global Taskforce, des représentant·e·s ministériels du monde entier et du système international, tels que la secrétaire générale adjointe des Nations unies Maimunah Mohd Sharif, et la directrice pour la planète et la prospérité de l'Union européenne Carla Montesi. Plus de 200 participant·e·s se sont joints à la session, allant de la sphère locale et régionale au monde universitaire et aux Nations unies, ce qui témoigne non seulement de l'engagement des dirigeants locaux et régionaux du monde entier à revendiquer une place dans les discussions sur la relance en accord avec les Objectifs de développement durable, mais aussi de la reconnaissance accrue du rôle que ces derniers jouent dans la phase de reprise et dans la quête vers la réalisation des objectifs.

La session a été ouverte par Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU, qui a déclaré que la Journée des gouvernements locaux et régionaux est désormais une tradition du FPHN, et qu'il est du devoir des réseaux réunis au sein de la Global Taskforce de veiller à ce que les voix locales soient entendues, et que celles des élu·e·s soient écoutées.

Jan Van Zanen, maire de La Haye et coprésident de CGLU, a souligné que la présence de la délégation dans le cadre du FPHN, et en particulier lors de la journée des gouvernements locaux et régionaux, était une démonstration de l'engagement continu de notre délégation en faveur des agendas mondiaux et du multilatéralisme. Le maire Van Zanen a souligné l'importance de développer un écosystème qui permette la fourniture de services de base et a plaidé pour la nécessité de cocréer la transformation vers une planète plus durable.

Maimunah Mohd Sharif, secrétaire générale adjointe des Nations unies et directrice exécutive d'ONU-Habitat, a souligné la valeur de la coopération décentralisée et a fait l'éloge des expériences partagées par les collectivités territoriales dans le cadre des Expériences d'apprentissage en direct, coorganisées par CGLU, ONU-Habitat et Metropolis, qui ont été essentielles pour le partage et l’amélioration des connaissances et des solutions dans la lutte contre la pandémie. Ces expériences, a-t-elle déclaré, ont permis de faire entendre la voix des collectivités territoriales auprès des institutions nationales et internationales, et ont appelé à renforcer les capacités des communautés locales, en tirant les leçons des expériences, pour ne laisser personne pour compte.

Carla Montesi, directrice pour la planète et la prospérité à la Commission européenne, a plaidé pour la nécessité de reconstruire en mieux, et a rappelé à quel point il est important d'avoir une reprise verte, numérique et résiliente. Des politiques innovantes, menées par les gouvernements locaux et régionaux, seront essentielles pour une reprise qui ne laisse personne pour compte.

Le panel d'introduction a également réuni Bernat Solé, ministre régional de l'action extérieure de Catalogne, qui a appelé à un multilatéralisme fort pour relever les défis actuels et futurs, et comme moyen de garantir un nouveau système qui considère toutes les parties prenantes en tant que partenaires impliquées dans la transformation dont le monde a besoin. Marina Ponti, directrice de la campagne d'action des Nations unies sur les ODD, a salué le rôle des collectivités territoriales dans la phase de relance, et en tant qu'actrices essentielles pour rétablir la confiance des citoyen·ne·s et de leurs institutions. Ce panel a été clôturé par le maire de Xi'an Li Mingyuan, qui a appelé les gouvernements locaux et régionaux à coopérer afin de surmonter la pandémie.

L'un des principaux objectifs du panel était de présenter les conclusions du rapport de la délégation au FPHN, Towards the Localization of the SDGs (Vers la localisation des ODD), le rapport préparé par CGLU au nom de la Global Taskforce, qui montre la progression – même irrégulière – du mouvement de localisation dans le monde entier, avec un taux de participation de 55 % des collectivités territoriales aux Examens nationaux volontaires soumis au Forum politique de haut niveau.

Comme l'indique le document, la reconnaissance des examens locaux et infranationaux volontaires est un symptôme d'une plus grande importance de la voix de nos membres au niveau international. Emilia Saiz a partagé certaines des recommandations clés du rapport, parmi lesquelles la nécessité de galvaniser les forces en faveur de la localisation dans les stratégies nationales, de doter les gouvernements locaux et régionaux de pouvoirs et de ressources adéquats, et d'assurer un renouvellement du système multilatéral qui permettrait aux gouvernements locaux et régionaux et à leurs communautés d'être représentés et de faire partie des processus collectifs de prise de décision.

Les participant·e·s du panel modéré par Bernadia Irawati, secrétaire générale de CGLU-ASPAC, ont présenté les actions et recommandations locales durant la pandémie. Madelaine Y. Alfelor-Gazman, Maire d'Iriga et Trésorière de CGLU, a souligné l'importance des réseaux réunis au sein de la Global Taskforce comme catalyseurs de la participation et de la représentation des gouvernements locaux et régionaux dans les agendas internationaux. Pilar Díaz, maire d'Esplugues de Llobregat et secrétaire adjointe aux relations internationales du Conseil provincial de Barcelone, a plaidé en faveur de la protection des plus vulnérables en présentant les initiatives de sa ville visant à attendre la « faim zéro » parmi ses citoyen·ne·s. Noraini Roslan, maire de Subang Jaya et présidente de CGLU-ASPAC, a montré les efforts de sa ville pour engager le secteur privé dans la phase de relance, car il est essentiel de maintenir les conditions de vie des communautés, en particulier celles qui sont les plus vulnérables et qui travaillent ou sont poussées à travailler dans l'informalité en raison de la pandémie.

Alexandre Zhirkov, premier vice-président de l'Assemblée d'État de la République de Sakha (Yakoutie), a appelé à ce que les efforts de relance permettent de réduire notre pression sur l'environnement, tandis que Valérie Dumontet, vice-présidente du département de l'Aude en France et présidente du groupe de travail sur les ODD à Cités Unies France, a fait valoir que la crise devait être l'occasion de concevoir des politiques adaptées aux jeunes, qui seront plus durement touchés par l'incertitude de la pandémie. Prudence Rubingisa, maire de Kigali, a déclaré que la science doit guider de nombreuses décisions dans le cadre de la reprise suite à la pandémie, mais que nous ne pouvons pas laisser de côté le bien-être des communautés locales.

Un panel composé uniquement de femmes a souligné l'importance de la prestation de services de base dans la réponse immédiate à la pandémie. Carola Gunnarsson, maire de Sala, vice-présidente de SALAR et vice-présidente de CGLU pour l'Europe, a déclaré que la prestation de services publics est la solution aux défis de la pandémie de Covid-19, et a appelé les gouvernements nationaux à doter les collectivités territoriales des ressources et des pouvoirs nécessaires pour assurer leur viabilité afin de ne laisser personne ni aucun territoire pour compte.

Octavi de la Varga, secrétaire général de Metropolis, a animé le panel suivant sur le contexte politique et les priorités des dirigeant·e·s locaux et régionaux au lendemain de la crise, en appelant à la nécessité de repenser les biens communs qui doivent être préservés.

Almudena Maíllo, secrétaire générale de l'UCCI, a souligné que, pendant la pandémie, les associations de collectivités territoriales ont été les « ponts » sur lesquels les dirigeants locaux et régionaux ont pu partager leurs expériences, et a salué les mesures de concertation des maires pendant la pandémie. Pablo Jurado, président du Consortium des gouvernements autonomes provinciaux de l'Équateur et vice-président de CGLU pour le Forum des régions, a plaidé pour la nécessité de repenser le développement urbain et de renforcer le dialogue entre les sphères de gouvernement en s'assurant que les gouvernements locaux et régionaux soient des alliés et ne cherchent pas la confrontation avec les gouvernements nationaux.

Rohey Malick Lowe, maire de Banjul, a présenté les efforts de sa ville pour assurer l'égalité des genres, en s'associant au PNUD pour sensibiliser les citoyen·ne·s, en particulier à la nécessité de protéger les femmes dans les espaces publics. Laia Bonet, adjointe à la maire de Barcelone, a également fait valoir la nécessité de transformer les villes de manière à ce qu'elles fonctionnent pour tous les groupes sociaux, en encourageant différents modèles de consommation et de production et en promouvant le leadership des femmes à tous les niveaux. Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis, a fait valoir que l'inégalité d'accès à la santé avait davantage exposé les populations déjà vulnérables, et qu'il était essentiel de planifier en tenant compte de l'inégalité d'accès à la santé et aux ressources.

Eugène Aka Aouelé, président de l'Association des régions et ministre de la santé et de l'hygiène publique de Côte d'Ivoire, a fait part des efforts déployés par le pays pour endiguer les pires effets de la pandémie. Il a souligné l'importance de tirer les leçons de la crise pour renforcer notre résilience.

Mohamed Saadie, président de l'Union des municipalités de Dannieh et président de CGLU-MEWA, a également souligné que les groupes les plus marginalisés ont subi un stress pendant la pandémie, que cette situation nous oblige à repenser nos modèles afin de fournir des ressources à ceux qui sont dans le besoin, et qu'il est important de lutter contre les discours de haine et le racisme dans cette période critique.

Fernando Gray, maire d'Esteban Echevarría, a plaidé pour la nécessité de défendre les services de base et la sphère publique en tant que prestataires de services, dans un moment où cette dernière est plus nécessaire que jamais. La coordination entre les sphères du gouvernement et l'inclusion de la société civile dans la réponse sont considérées comme essentielles pour la reprise. Luis Mariano Fernández, secrétaire général du ZICOSUR, a salué les efforts de coopération décentralisée et la nécessité de s'éloigner des approches « chacun·e pour soi » pour se remettre de la pandémie. Mohamed Sefiani, maire de Chefchaouen, a soutenu que la reconstruction doit se baser sur le développement économique local. Pour les villes intermédiaires, a-t-il affirmé, il est important de valoriser les produits locaux, les liens rural-urbain et de promouvoir l'économie sociale et solidaire.

La dernière partie de la session était modérée par Greg Munro, secrétaire général de CLGF, et visait à se projeter au-delà de la pandémie. M. Munro a fait valoir que tout le monde est maintenant conscient que le « statu quo » n'est plus une réponse et que les ODD sont encore plus importants que jamais.

La culture était un thème important de la discussion, avec l’adjoint à la maire de Rome Luca Bergamo qui a présenté la Charte de Rome 2020, en collaboration avec CGLU, à laquelle 22 villes et 50 réseaux ont participé. Il s'agit d'une étape cruciale, a-t-il soutenu, dans l'élaboration de politiques culturelles qui apportent un nouveau paradigme. Cette approche a été partagée par Karima Bennoune, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits culturels, qui a fait valoir que les droits culturels sont essentiels à la mise en œuvre des droits de l'Homme universels, en particulier au niveau local.

Pour ce qui est de l'avenir, Berry Vrbanovic, maire de Kitchener et trésorier de CGLU, a affirmé que l'autonomie locale sera essentielle pour mener des actions à tous les niveaux. Il est essentiel de s'assurer que les souhaits et les besoins des citoyen·ne·s soient présents dans tous les mécanismes de gouvernance.

Penny Abeywardena, commissaire du bureau du maire pour les affaires internationales à la ville de New York, a salué la session comme une occasion de maximiser les bonnes idées, et a présenté la production de l’Examen local volontaire de New York, en faisant valoir qu'il représente les aspirations des collectivités territoriales à être à la table des décisions.

Gissela Chalá, adjointe au maire de Quito, a affirmé que la solidarité est la priorité essentielle pour l'avenir. La crise, a-t-elle affirmé, nous donne l'occasion de planifier de nouvelles villes à partir de, et avec, des politiques publiques, en mettant l'accent sur le genre et les droits de l'Homme. Carlos Martínez, maire de Soria, a partagé cette idée et a plaidé pour la nécessité de changer la culture de la gouvernance, en défendant le concept de co-gouvernance avec les communautés, grâce à des politiques qui reconnaissent le bien-être de toutes les communautés.

Mehmet Duman, secrétaire général de CGLU-MEWA, a salué le lancement du rapport sur la localisation, et a appelé les dirigeants locaux et régionaux à le diffuser dans le monde entier.

Sabine Friezer, cheffe de la section Leadership et gouvernance d'ONU Femmes, a salué les efforts de la Global Taskforce en matière d'égalité des genres. Elle a conclu le panel sur un appel aux gouvernements locaux et régionaux pour aider le système international à identifier les priorités concrètes pour 2030.

CGLU poursuivra la mobilisation en faveur de la localisation des agendas mondiaux et de la transformation de la base vers le sommet pendant toute la durée du Forum politique de haut niveau, qui prendra fin avec le dialogue entre CGLU et CUS2030 (couverture universelle de santé 2030). Ne manquez pas ce dialogue !

Plus d'informations : 
  • Lisez la couverture de IISD de cette session ici.
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  • Téléchargez la déclaration commune pour le FHN 2020 ici.
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