Les travaux du Forum pour la Coopération et le Développement de l'ONU porte sur le suivi au niveau local

 Le symposium de haut niveau des Nations Unies pour la coopération en matière de développement (UN DCF) a eu lieu du 4 au 6 novembre 2015 à Kampala, en Ouganda. Le Forum a permis de discuter, pour la première fois depuis l'adoption de l’Agenda de développement 2030, et sous les auspices de l'ONU, de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable.

L’Agenda 2030, le nouvel agenda mondial pour le développement durable, ainsi que le Programme d'action d'Addis-Abeba sur le cadre de financement, ont tous deux été convenus et adoptés cette année. La coopération au développement demeure un pilier solide de la réalisation des Objectifs de développement durable, en particulier au niveau local. Le symposium a permis de discuter de la coopération au développement pour l’Agenda 2030.

Pour un suivi local UN DCF en faveur d’une "action encore plus locale"

Le Forum pour la coopération et le développement des Nations Unies (UN DCF) est la structure mondiale la plus importante permettant de discuter des politiques de coopération au développement. Il s’agit d’une plate-forme que les gouvernements locaux et régionaux utilisent pour promouvoir la coopération décentralisée, son importance et ses avantages pour la coopération au développement. Le UN DCFde l’ONU considère depuis le départ les gouvernements locaux comme des acteurs distincts et essentiels au processus.

Une délégation de dirigeants locaux et régionaux représentés par les UCLG Champions ont pris part au Forum, notamment M. Tunç Soyer, maire de Seferihisar (Turquie) et Champion de CGLU ; Mlle Nomveliso Nyukwana, maire d’Emalahleni (Afrique du Sud) et Champion de CGLU ; M. Youssouf Diakité, directeur exécutif de l'Association des municipalités du Mali ; Mlle Rose Gamwera, secrétaire général de l'Association ougandaise des gouvernements locaux et Mlle Agnes Lartey, secrétaire général de l'Association nationale des autorités locales du Ghana.

Mise en œuvre locale des Cibles = Suivi au niveau local

Les dirigeants locaux ont réaffirmé tout au long du Forum qu’il était nécessaire que tous les buts et les objectifs de l’Agenda pour le développement soient en œuvre au niveau local afin que l’agenda soit un agenda de l’action.

"Je considère que nous avons fait de grands progrès au cours des deux dernières décennies. Le rôle du niveau local est de plus en plus reconnu au niveau international. L'Association des municipalités du Mali que je représente reconnait également la décentralisation en tant que condition préalable au développement et à la paix."
Youssouf Diakité, directeur exécutif de l'Association des municipalités du Mali

Les discussions doivent permettre de décider qui mettra en œuvre l’Agenda et comment. « L'Agenda représente une grande opportunité mais aussi un grand défi pour les gouvernements locaux : tous les objectifs ont un impact local et une grande partie des objectifs et des cibles doivent être atteints au niveau local », ont déclaré les dirigeants locaux. Il faut aussi mettre l'accent sur le nombre important de cibles qui peuvent être mises en œuvre en collaboration avec les acteurs locaux (selon une étude récente de la GIZ conduite par le professeur Misselwitz).Il faut garantir que l’on tiendra suffisamment compte du rôle que les gouvernements locaux devront jouer afin de leur permettre de relever ce défi.

Le symposium a permis d'aborder la question du suivi des Objectifs de développement durable. Les autorités locales et régionales ne sont pas seulement impliquées dans "l’apprentissage mutuel et le partage des connaissances" entre dirigeants locaux, mais aussi et surtout dans la mise en œuvre de la coopération au développement.

"Au niveau local, nous savons ce dont nos citoyens ont besoin et il est donc naturel que nous jouions un rôle de premier plan dans l'élaboration des stratégies de développement de nos régions. Celles-ci devraient orienter les stratégies au niveau national et non l'inverse"
Nomveliso Nyukwana, maire d’Emalahleni (Afrique du Sud) et Champion de CGLU

Le UN DCF a proposé « un cadre de suivi des résultats basé sur des mécanismes de responsabilisation cohérents, transparents, inclusifs et participatifs, aux niveaux national et local. Les élus ont quant à eux proposé la mise en place de plateformes multipartites qui devraient permettre une véritable inclusion des parties et une véritable appropriation du processus à grande échelle ». Ceci devrait permettre de faire participer d'autres acteurs tels que les parlementaires, la société civile et le secteur privé. Ils ont également souligné l'importance de l'intégration des données.

"En tant que niveau local de gouvernement, nous ne sommes pas toujours suffisamment engagés au sein des discussions portant sur la définition des priorités nationales de développement. Une approche partant du niveau local pour la définition et la mise en œuvre des politiques est essentielle."
Tunç Soyer, maire de Seferihisar (Turquie) et Champion de CGLU

La fonction particulière des associations nationales et du renforcement des capacités entre pairs

Le document d'orientation de CGLU sur la coopération au développement décrit le rôle particulier joué par les associations nationales de gouvernements locaux. Par exemple, ces associations jouent un rôle particulier en fournissant des rapports au gouvernement central sur la nécessité de décentraliser, ou sur les ressources nécessaires pour appliquer efficacement les politiques. Elles font état également des formations requises par les gouvernements locaux pour mieux exercer leurs fonctions nouvellement acquises.

"En Afrique du Sud, notre association nationale SALGA est très puissante. Elle représente tous les gouvernements locaux d’Afrique du Sud et elle sert de lien direct avec le gouvernement central. Toutefois, ce n’est pas le cas dans de nombreux autres pays. Par conséquent, le renforcement des capacités entre associations de gouvernements locaux devrait être mis en place, afin de permettre aux associations de gouvernements locaux de mieux canaliser les besoins des gouvernements locaux au niveau central, en aidant à définir les priorités nationales de développement ou les cadres de résultats du pays."
Nomveliso Nyukwana, maire d’Emalahleni (Afrique du Sud) et Champion de CGLU, dont la municipalité est soutenue par le Programme de capacités des gouvernements locaux de l'Association des municipalités néerlandaises. Dordrecht est la municipalité avec laquelle elle travaille en partenariat sur le thème du développement économique local.

Pour une "révolution des données et du reporting"

Enfin, les Champions de CGLU ont précisé que les gouvernements locaux sont confrontés à un défi de taille, car ils doivent utiliser de nombreux mécanismes de reporting différents. Chaque projet mis en œuvre grâce à un financement externe dispose d'un cadre de résultat différent et d'une logique de fonctionnement distincte. Le Groupe de travail de renforcement des capacités institutionnelles de CGLU (UCLG CIB) étudie à l’heure actuelle les différentes méthodes de suivi et d'évaluation, afin de pouvoir recommander le mécanisme de reporting le plus efficace pour la coopération au développement des gouvernements locaux.

L'examen de l’avancement de l'Agenda 2030 du développement durable par le Forum politique de haut niveau (HLPF) prendra le travail du Symposium en compte. Les délibérations seront également utilisées pour nourrir le processus de suivi du financement du développement et elles contribueront à la mise en œuvre du Programme d'action d'Addis-Abeba.

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