Les villes et regions promeuvent des transformations pour la planète et ses habitants lors du 2nd Forum des gouvernements locaux et régionaux

A transformational change for the people and the planet from cities and regions at the 2nd Local & Regional Governments Forum

Le 2nd Forum des gouvernements locaux et régionaux s’est tenu le 24 Septembre aux Nations Unies, dans le cadre de la semaine de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Organisée par la Global Taskforce avec les agences ONU DAES et ONU-Habitat, avec le soutien des gouvernements du Cameroun et du Maroc. Il a mis en avant le besoin de concrétiser les transformations systémiques pour les gens et la planète. Les dirigeants locaux et régionaux ont réaffirmé l’engagement des villes et des régions à assurer un rôle moteur dans l’accélération vers la réalisation des agendas mondiaux. Lors du Forum, le collectif de pouvoir locaux a adopté une déclaration qui a été présenté au Sommet des ODD.

Pendant le Forum, le message commun était que les scénarii « business-as-usual » n’étaient pas une option. Les dirigeants locaux et régionaux ont soulignés que les principes de l’Agenda 2030 sont les outils les plus pertinents pour travailler ensemble à renouveler le contrat social pour transformer notre relation avec la planète et entre nous. Les représentants des gouvernements locaux et régionaux ont aussi observé qu’aucune sphère de gouvernement ne peut y arrive seule. Pour que les communautés profitent de services publics adaptés et d’une bonne qualité de vie, il est nécessaire de renforcer la coopération multi-niveaux et inter-gouvernementales. Un changement dans nos modèles de gouvernance est aussi nécessaire pour co-créer des stratégies de mitigation et adaptation au changement climatique et mettre en œuvre la transition écologique et, avec elle, atteindre la neutralité carbone de nos sociétés.

Localiser l’Agenda 2030 et l’inclusion de toutes les sphères de gouvernement.

Pendant le Forum, l’esprit et les ambitions de l’Engagement de Séville étaient présents et portés par la diversité de ses représentants – notamment un souci de parité. Cet engagement appelle à construire un mouvement local-global pour la localisation des agendas mondiaux. Dès les remarques d’ouverture la délégation mis l’accent sur les liens entre l’action climat et le développement durable. Maimunah Sharif, Directrice exécutive d’ONU-Habitat, a ainsi souligné "le besoin de plus de dialogue entre toutes les sphères de gouvernement” et que le Forum permet “ de créer cette espace nécessaire de dialogue multi-niveaux". Le Président de CGLU, Parks Tau, qui représentait la délégation au nom de la Global Taskforce, a rappelé que “les collectivités territoriales comprennent mieux que quiconque le lien entre les ODD et l’action climatique". Il a alors appelé les différentes sphères de gouvernements à travailler ensemble à la mise en œuvre des agendas mondiaux dans les territoires.

Par ailleurs, la maire de Barcelona et Co-Présidente de CGLU, Ada Colau, a élargi le cadre des transformations jugées nécessaires : celles-ci devraient inclure les relations entre les institutions publiques, mais aussi un espace multipartite qui est inclusif notamment du secteur privé pour que toutes soient engagées dans une transition écologiques, plus juste et inclusive : “Nous devons répondre : qui gouverne ? J’en appelle aux gouvernements nationaux de passer des paroles aux actes et de montrer que c’est la force du pouvoir public, plutôt que des entreprises, qui gouverne ”.

Déclencher les transformations nécessaires pour faire face aux défis du changement climatique.

Le Forum s’est révélé important pour démontrer l’essence locale des agendas mondiaux, et notamment des interrelations entre les agendas climatiques et du développement durable. Par là même, le maire de Kazan, Iltsur Metshin, et le maire de Strasbourg, le Co-Président de CGLU, Roland Ries, ont mis en évidence le rôle que doivent jouer les collectivités territoriales sur la scène internationale. M. Iltsur Metshin souligna que “plus le niveau local sera sensibilisé aux ODD, plus l’évaluation des progrès sera possible”. M. Roland Ries a déclaré que la « ville de Strasbourg se sent comme faisant part d’une communauté mondiale. Pour que les ODD soient une réalité, les états doivent offrir plus d’opportunités aux collectivités territoriales et reconnaitre leur responsabilité ».

L’importance de s’approprier les agendas mondiaux et le renforcement des capacités pour la mise en œuvre, en particulier, de la lutte contre le changement climatique ont fait l’objet de plusieurs declaration. La présidente de la région de Nouakchott, Fatimetou Mint Abdel Malick, a ainsi appelé sérieusement promouvoir « une pleine transition écologique, menée et prise en charge par les communautés elles-mêmes pour pouvoir réussir". Le maire de Séville, Juan Espadas, a souligné pour sa part que "les gouvernements locaux et régionaux doivent être en capacité de répondre par des projets qui inclus et connectent avec la société, et qui renforcent la démocratie pour un développement durable ».

Les élus des collectivités territoriales ont également mis en lumière la transversalité des ODD et leur relation avec le changement climatique, le monde naturel et la gouvernance multi-niveaux. La maire de Freetown, Yvonne Aki-Sawyerr, a déclaré que « l’ensemble tous les ODD sont nécessaires pour transformer notre relation avec la planète, construire la résilience et agir pour le climat ». Par ailleurs, le président du CONGOPE et gouverneur d'Imbabura, Pablo Jurado, a insisté sur l’objectif de leur présence au Forum : pour « faire comprendre au monde que la coordination multi-niveaux est plus importante que jamais pour protéger notre patrimoine naturel » et que tous doivent « consolider les réseaux internationaux et se joindre aux forces du système des Nations Unies ».

Le forum a également été l'occasion de souligner l'importance vitale d'un financement adapté et suffisant pour la réalisation de l'Agenda 2030 et la lutte contre l'urgence climatique. Dans ce contexte, le maire de Chefchaouen, Mohammed Sefiani, a réaffirmé que « les collectivités territoriales ont bien une responsabilité et un devoir de faire connaître l'Agenda 2030 et de localiser les objectifs mondiaux, mais que sans ressources financières adaptées, nous ne serons pas en mesure de jouer pleinement ce rôle moteur ». De même, le maire de Belize, Bernard Wagner a rappelé que près de 1000 collectivités territoriales ont déclaré un état d'urgence climatique, ce qui souligne que, pour agir, « les Etats membres devront débloquer des ressources financières et permettre les changements réglementaires nécessaires pour la transition écologique ».

Les bonnes pratiques pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et pour accélérer la transformation des paroles en actes.

La deuxième et la troisième tables-rondes de la journée ont abordé les bonnes pratiques et les engagements en vue d'accélérer la mise en œuvre des ODD dans le cadre de l'Agenda 2030 et sur la création de synergies pour accélérer les engagements.

Les dirigeants locaux et régionaux ont eu l'occasion de partager les initiatives qui se déroulent sur leur territoire pour rendre possible un véritable développement durable. Le maire de Mannheim, Peter Kurz, a démontré comment « les villes sont des exemples de coopération », en donnant l'exemple de la coopération de Mannheim avec la ville de Kilis à travers le projet de développement visant à donner un travail décent aux réfugiés et soutenir l’autonomie économique des femmes. Le maire de Surabaya, Tri Rismaharini, a partagé que « les communautés doivent se sentir impliquées dans les politiques qui transformeront leur vie » et a utilisé l'exemple de sa ville comme un lieu qui implique ses citoyens dans des politiques durables au motif que « Surabaya est le seul endroit au monde où nos citoyens peuvent payer le transport en bus en présentant au conducteur des bouteilles plastiques ».

Les collectivités territoriales ont également partagé leurs initiatives en matière d'égalité des sexes et le rôle qu'elles peuvent jouer dans le renforcement de la démocratie. Macoura Dao, présidente du REFELA a présenté l'engagement du réseau pour la réalisation des ODD en déclarant que « la localisation des ODD offre une opportunité pour renforcer le rôle des femmes dans la politique, notamment en promouvant leur élection ».

Le forum a également mis en lumière l'importance des examens locaux volontaires pour le suivi de la mise en œuvre de l'Agenda 2030 et dans la transformation de notre monde. Yasutomo Suzuki, Maire de Hamamatsu, a ainsi déclaré que les examens locaux « sont plus qu’un outil d’information : ils ont le pouvoir de mener une transformation depuis les communautés et à partir de la localisation des ODD ». Le maire de Helsinki, Jan Vapaavuori, a partagé l’expérience de sa ville en lien avec la mise en place d’un budget participative. Selon lui, « la connaissance et la compétence des citoyens est la base du modèle participatif dans les villes ».

L'alignement entre l'action locale et l'Agenda 2030 a également été présenté comme un processus important. Le maire de Kitchener, Berry Vrbanovic, a ainsi rappelé que « localiser les ODD ne signifie pas seulement traduire ses objectifs en politiques locales, mais le faire dans les contextes sociaux, politiques et économiques de chaque communauté ». Le président de la région d l’Aude, André Viola, a indiqué que « la région oriente toutes ses politiques publiques en s'appuyant sur les ODD et contribue ainsi à leur localisation mais en inversant le cheminement habituel qui va de l’international au local ». Le gouverneur de Oaxaca, Alejandro Murat, a lui réaffirmé son engagement pour l’intégration de l'Agenda 2030 dans toutes les politiques publiques régionales.

Enfin le panel a réaffirmé l’importance du leadership local d’un part et de la provision de service public de l’autre. Le préfet de Azuay, Yako Perez, a ainsi rappelé que : « Que le leadership des régions dans pour concrétiser l’Agenda 2030 doit se refléter aux Nations Unies » et la présidente de SALGA, Thembi Nkadimeng a souligné « L’Agenda 2030 ne peut qu’être réalisé par lui-même : ce sont les gouvernements locaux qui sont engagés à réaliser l’universalité des agendas pour le développement à travers la provision de service public, de qualité et des politiques publiques pour le développement. »

 La déclaration de notre collectif à l’Assemblée générale des Nations Unies : En démarrant la décennie de la Mise en Œuvre, faites confiance aux villes et aux régions

Le Forum des Gouvernements Locaux et Régionaux s’est aussi révélé important pour démontrer la force de l’engagement collectif des collectivités territoriales pour les agendas mondiaux. Le Forum a également fait ses preuves en tant qu’espace essential de dialogue entre les différents niveaux de gouvernements et les Nations Unies afin de définir, mettre en œuvre et faire le suivi des agendas mondiaux.

La déclaration de la Global Takforce des Gouvernements Locaux et Régionaux a été adoptée lors du Forum. Elle appelle à reconnaitre le rôle moteur des dirigeants locaux et régionaux pour garantir l’accès aux services publics en lien avec la réalisation des ODD. Pour ce faire, elle appelle également les gouvernements nationaux à renforcer les cadres financiers et institutionnels qui marchent pour les villes et les régions, en tenant compte que ce sont elles qui entreprennent sur le terrain l’action climatique et mettent en œuvre les transformations pour le développement durable.

La déclaration reconnaît les Examen Locaux Volontaires comme étant essentiel à la localisation. La valeur ajoutée de ces examens a, par ailleurs, été soulignée dans le troisième rapport "Towards the localization of SDGs" présenté en Juillet au Forum politique de haut niveau (voir ici).

Ces examens seront d’une valeur précieuse dès 2020, au moment où démarrera la décennie de la mise en œuvre. Tant l’engagement comme les actions des gouvernements sont indispensables et font pleinement parti du travail de réforme des modèles de gouvernance alors même que l’on transforme nos modèles de consommation et de production et avançons vers des sociétés plus inclusives et la neutralité carbone.  Nous sommes la sphère de gouvernement la plus proche des citoyens et nous sommes engagés à ne laisser personnes, et aucun territoire, pour compte.

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