Moments forts la délégation de CGLU au 4ème Forum mondial sur le développement économique local

Du 17 au 20 octobre 2017, la ville de Praia (Cap-Vert) accueille le 4ème Forum mondial sur le développement économique local (World LED Forum). CGLU participe en tant que partenaire organisateur avec d'autres organisations partenaires, telles que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'ORU-FOGAR, l'OIT et le FAMSI. Près de 2000 participants de 120 pays se réunissent pour prendre part aux discussions

 

  • Cette année, le Forum met l'accent sur les contributions du développement économique local à la mise en œuvre de l’Agenda pour le développement à l'horizon 2030 et met en évidence le potentiel des modèles de développement économique local dans la mise en œuvre de l'ODD8 et de l'ODD17.
  • Le Forum mondial sur le développement économique local est un événement semestriel qui sert de plate-forme d’échanges et de discussions dynamiques, afin rendre les villes plus inclusives et durables. Il permet également de débattre du rôle joué par les gouvernements locaux et régionaux pour atteindre cet objectif.

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Les moments forts des gouvernements locaux et régionaux à Praia

► Jour 1 | Mardi 17 octobre | Une vision pour un développement économique ancré localement
► Jour 2 | Mercredi 18 octobre | 
Instruments pour le développement économique local
► Jour 3 | Jeudi 19 octobre | Les villes intermédiaires et les îles urbaines au cœur des discussions
► Jour 4 | Vendredi 20 octobre | Décentralisation et égalité des genres sont les thèmes clés pour un agenda de Développement économique local


Le programme du Forum est organisé autour de 7 axes. CGLU est le coordinateur de l'Axe 6 : des modèles d'urbanisation inclusifs et durables, incluant l'organisation d'un Dialogue politique et de 5 séances thématiques sur l'économie informelle, les villes intermédiaires et insulaires, l'économie circulaire et les mécanismes de financement durable.

CGLU joue également un rôle actif au niveau des activités d'apprentissage sur la localisation et des jeux d'économie circulaire sur la gestion des déchets.

Les débats sont répartis autour de quatre domaines thématiques principaux :

A) Urbanisation durable et développement économique local : défis et opportunités pour les gouvernements locaux et régionaux ;
B) Economie informelle, entre régularisation et accès aux phases de transition ;
C) Le potentiel des économies circulaires;
D) Le LED dans les zones fragiles et en conflit

► Jour 1 | Une vision pour un développement économique ancré localement

Mardi 17 octobre, un atelier d'apprentissage sur la « localisation des ODD » a été organisé par UCCI, FLACMA, Mercociudades et Proyecto AL-LAS, en partenariat avec CGLU Afrique et le PNUD. Cette session de formation intitulée « Apprendre à localiser les ODD : dialogue entre les réseaux d'Amérique latine et d'Afrique » visait à échanger les bonnes pratiques sur la mise en œuvre des ODD et à reproduire cette méthodologie avec les associations locales, les ONG et les autres acteurs à tous les  niveaux. 

Après l'atelier, le président de CGLU, Parks Tau, a assisté au Groupe de travail de CGLU sur le développement économique local avec la Fédération canadienne des municipalités (FCM) et le Fonds des municipalités andalouses pour la solidarité internationale (FAMSI), afin de discuter du plan de travail et de la structure, ainsi que des priorités des membres de la Commission. Ils ont également discuté de l’Agenda en prévision des réunions du Conseil mondial de CGLU à Hangzhou en décembre, ainsi que des visions du développement économique local dans les différentes régions.

« Nous sommes particulièrement fiers du leadership dont fait preuve le Fonds municipal andalou FAMSI et la Fédération canadienne des municipalités, qui ont placé ce sujet au cœur de notre politique et de notre programme d'apprentissage. » Parks Tau, président de CGLU

Lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue un peu plus tard, Parks Tau, président de CGLU, a souligné la nécessité de continuer à fournir aux autorités locales les moyens nécessaires pour assurer une gouvernance responsable et efficace, elle-même indispensable à un développement inclusif et durable. 

« Ce FORUM nous sert non seulement à échanger nos expériences, mais aussi à promouvoir un nouveau discours international permettant de développer des cadres politiques concrets, afin de construire au niveau local une croissance économique inclusive et durable. » Parks Tau, président de CGLU

Le président du Cap-Vert, Jorge Carlos Fonseca, s'est également adressé à l'auditoire, ajoutant que « les gouvernements nationaux ne devraient pas se contenter de fournir des ressources, mais devraient aire en sorte que les préoccupations des acteurs locaux se reflètent dans les programmes de développement durable. Cela devrait inclure des politiques d’essai et de suivi pour prendre en compte les opportunités et le droit à la réalisation personnelle et à la qualité de vie ».

La journée s'est terminée avec le panel interactif « Les économies inclusives et durables en tant qu’outils pour transformer les inégalités – les points de vue de l'Amérique latine et de l'Afrique ». Les participants ont pu engager la discussion de manière interactive avec le public.

Parks Tau, a déclaré que «l’économie informelle et la fiscalité devraient être encadrées de manière progressive afin d'améliorer l'économie des municipalités d'Afrique et d'Amérique latine ».

Le ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, Luis Felipe Tavares, a ajouté que « pour remédier aux inégalités, il ne suffit pas de créer plus d'emplois, il faut envisager d'autres solutions possible, comme l'internationalisation, afin de mettre fin aux déséquilibres nationaux. »

 Jour 2 | Instruments pour le développement économique local

Le mercredi 18 octobre, deux sessions interactives ont été organisées par CGLU en partenariat avec CGLU Afrique. La première table ronde sur  « le changement climatique et les LED : comment atténuer le changement climatique tout en favorisant le développement économique local », était animée par le Secrétaire général de Metropolis, Octavi de la Varga. Les participants ont expliqué que la lutte contre la dérégulation du climat pouvait renforcer les initiatives de développement local. Ils sont convenus que toutes les parties prenantes devaient avoir une vision commune et agir conjointement afin de lutter contre le changement climatique.

La deuxième session « Économie informelle entre régularisation et accès pendant les phases de transition » qui s'est tenue dans la journée a permis d’examiner les moyens de soutenir et de renforcer le rôle des gouvernements locaux au niveau de l'économie informelle. Le rôle joué par les gouvernements locaux et régionaux est essentiel car ils font le lien entre tous les acteurs du secteur privé, de l'entrepreneur formel à l'entrepreneur informel. Les gouvernements locaux et régionaux peuvent soutenir tous les acteurs économiques pour contribuer à une stratégie de développement économique local.

« Les autorités locales jouer un rôle déterminant en aidant les entrepreneurs informels à valoriser leur travail et à créer une stratégie pour inclure leur emploi dans l'économie locale formelle ». Juna Nyendo, représentant de CGLU Afrique

En outre, un panel interactif intitulé « Coopération Ville-Ville pour le DEL et la sécurité alimentaire » a été organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), en partenariat avec la Communauté de pratiques de CGLU sur la sécurité alimentaire. Les membres du panel ont débattu du rôle des gouvernements locaux au niveau de l'éducation sur l'agriculture, en fonction de la valeur ajoutée de nos territoires. 

Le point culminant de la journée était le jeu d'apprentissage de CGLU sur « Le potentiel des économies circulaires ». Ce jeu de rôle permet de comprendre le concept d'économie circulaire et la position des différents acteurs, de tester les scénarios possibles et de rechercher des solutions communes pour une production et une consommation responsables.

Jour 3| Les villes intermédiaires et les îles urbaines au cœur des discussions

Cette troisième journée de réunion comprenait deux tables rondes interactives organisées par CGLU, portant sur l'influence des îles urbaines intermédiaires et des villes intermédiaires sur le développement économique local.

Dans la matinée, la table ronde « Mettre l’accent sur l’influence des îles urbaines intermédiaires », a permis de débattre des questions urbaines et territoriales dans cet environnement territorial spécifique. Le projet Intermediate Urban Islands Influence vise à partager des connaissances sur les défis auxquels sont confrontées les îles urbaines et à aider les gouvernements locaux à partager leurs expériences et leurs meilleures pratiques afin de planifier une stratégie commune pour améliorer la vie de leurs citoyens.

En tenant compte de la gouvernance, de la connectivité, de l'économie circulaire et de la durabilité, les participants ont partagé leurs expériences en matière de développement économique local, du point de vue du Cap Vert, de Tenerife et des archipels du Mozambique. José Alves Fernández, maire de Santa Caterina, au Cap-Vert, a déclaré que « les politiques territoriales doivent inclure l'organisation et l'économie des îles urbaines ». Les intervenants ont également souligné qu'il ne faudrait pas oublier que les îles urbaines sont plus vulnérables en cas de catastrophes naturelles. Le rôle des gouvernements locaux et régionaux est de planifier une économie circulaire durable et de mettre en œuvre des politiques sur le terrain pour accroître la résilience des îles urbaines.

« La collaboration des gouvernements locaux est importante pour diversifier l'économie et la connexion entre les îles, afin d’améliorer le DEL ». Miguel Ángel Pérez, Conseiller du département des politiques foncières de Cabildo de Tenerife.

Ensuite, les participants de la table ronde interactive « Les villes en tant qu'acteurs clés de la coopération Sud-Sud pour le LED» ont examiné le potentiel des I-Cities pour développer une coopération Sud-Sud différente, avec une plus grande équité au niveau du développement économique local durable. David Navarro, maire adjoint de Cadix, a partagé des exemples concrets sur la manière dont les migrations et la diversité culturelle renforcent le développement économique local dans la ville.

Firdaous Oussidhoum, coordinateur de CGLU au Forum I-Cities, a souligné que les villes intermédiaires sont les moteurs de la compétitivité au sein de l'économie locale. Firdaous Oussidhoum a également ajouté « que les gouvernements locaux et régionaux, notamment les villes intermédiaires, sont les mieux placés pour travailler conjointement avec les zones rurales, leurs communautés et leurs travailleurs, afin d’encourager la création d’emplois décents et une plus grande richesse ». La table ronde a permis de souligner que pour favoriser le développement économique local, les gouvernements locaux et régionaux doivent être correctement financés et avoir accès aux moyens et aux ressources nécessaires.

► Jour 4 Décentralisation et égalité des genres sont les thèmes clés pour un agenda de Développement économique local

Le dernier jour du Forum a débuté avec le dialogue politique de CGLU consacré au développement urbain durable, animé par la Commission DEL de CGLU.

Jacques Carrière, expert de la Fédération Canadienne des Municipalités (FCM), a modéré le dialogue interactif pour permettre aux participants d’obtenir des réponses quant à leurs préoccupations et de partager des expériences pertinentes.

Les participants ont débattu de la croissance urbaine et de la manière de la gérer de manière durable. La ville de Gaziantep a présenté la gestion exceptionnelle de ses services compte tenu qu’elle accueille plus de 450 000 réfugiés alors qu’elle comprend déjà 2 millions d'habitants, principalement en raison des crises syriennes. La ville a lancé un programme de construction de 50 000 logements sociaux et a accueilli les réfugiés en tant que citoyens à part entière. Le défi lié à leur emploi est essentiel pour l'inclusion sociale et la paix.

 «Plus nous renforcerons les compétences des femmes, plus nous pourrons réaliser des progrès en matière de développement», a déclaré Patricia Arce, maire de Vinto, en Bolivie. La maire a montré comment les politiques gouvernementales nationales et locales travaillent main dans la main pour institutionnaliser la participation des femmes dans les programmes. 

Manuel Redaño, directeur général du Fond andalous pour la coopération et la solidarité (FAMSI), a réaffirmé ce message en insistant sur le fait que la coopération, les ressources et les compétences doivent être harmonisées. « Tout d'abord, nous devons obtenir les services de base pour l'inclusion et nous développons des instruments tels que la planification urbaine et du développement, qui peuvent être des politiques efficaces à long terme et qui permettent une croissance inclusive. »

Pour ce qui est de garantir des institutions durables et transparentes, la décentralisation reste essentielle, comme l'ont rappelé de nombreux maires d'Afrique et d'Amérique latine. La budgétisation participative est une pierre angulaire de la démocratie locale et des politiques novatrices à ce sujet en Côte d'Ivoire ont été présentées. La  municipalité de Ribeira Grande a présenté l’exemple d'un bâtiment historique qui était squatté par 20 familles qui vivaient dans des conditions déplorables. Aujourd’hui, le bâtiment appartient à la ville et elle recherche un investisseur privé pour le restaurer.

La dernière session plénière était coordonnée par CGLU et animée par Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétaire général de CGLU-Afrique. Le Premier ministre du Cap Vert, H.E. M. Ulisses, qui mène des réformes en faveur des villes et des autorités locales, tout en prônant la continuité entre zones urbaines et rurales, intervenait en conclusion de la session. « Nous devons décentraliser les compétences et établir des politiques concrètes pour atteindre les ODD, et je suis fier en tant qu’ancien maire et que premier ministre de mener une réforme nationale en ce sens », affirme-t-il.

L'exemple de Gladys Alarcon, maire de Yuchará en Bolivie, a inspiré les participants, puisque 60% des revenus municipaux sont attribués aux services éducatifs.

Le ministre des Affaires étrangères des Maldives, Mohamed Asim, ainsi que le maire d'Ouyegiah, au Burkina Faso, Boureima Basile Ouédraogo, ont fait part de leur admiration pour le Cap Vert et la ville de Praia, où la mise en œuvre de politiques durables est évidente : Praia est un exemple de ville propre pour toutes les villes d'Afrique de l'Ouest.

La Déclaration finale (en anglais) a été adoptée lors de la session plénière de clôture. Elle reconnait le rôle essentiel des gouvernements locaux et régionaux et de leurs associations, ainsi que l’importance du dialogue entre villes pour l'apprentissage mutuel. Il permet de mettre en place des processus de développement économique local inclusifs avec les gouvernements nationaux.

Le rôle clé des villes intermédiaires a également été souligné, car elles favorisent les liens entre zones urbaines et rurales et l'intégration par des modes de production et de consommation durables.

Le forum a permis de mettre en avant le Cap Vert et de donner la voix aux villes insulaires. Plusieurs de nos membres ont conclu des accords de collaboration, notamment avec l'Association des municipalités du Cap Vert. La Commission DEL de CGLU les accompagnera convaincue que cela renforcera notre réseau et permettra d’attirera l'attention sur la mise en œuvre des ODD.

Ne manquez pas la vidéo final du 4ème Forum mondial sur le développement économique local 

 

 

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