Réunion thématique entre pairs sur l’accès aux services de base et aux Droits humains

Les villes membres du projet Migration ville à ville en Méditerranée (MC2CM) ont été accueillies par la ville de Tanger pour prendre part les 28 et 29 novembre à la troisième réunion thématique entre pairs sur le thème de l’accès aux services de base et la jouissance des droits humains.

Le Maire de Tanger, Bachir Abdellaoui, a ouvert la séance en souhaitant la bienvenue à tous les participants et en réitérant l'implication de sa ville dans le projet​ d'une part, et d’autre part, la pertinence du thème car Tanger rassemble toutes les caractéristiques, à savoir une ville internationale, d'accueil de la migration interne et subsaharienne et aussi une ville de transit au vu de sa proximité avec les côtes européennes.

Au cours de ces deux journées, les représentants de la ville de Vienne ont présenté une expérience enrichissante sur l'accueil et l'octroi des droits élémentaires aux migrants, se basant sur une approche par les droits. Cette présentation a permis la mise en place d'un exercice de groupe, pour encourager les participants à réfléchir ensemble sur leur façon de travailler avec les populations migrantes, définir et prendre en compte leurs besoins, et y répondre en apportant des solutions concrètes au travers de partenariats multi-acteurs et multi-niveaux. 

Le représentant de la ville d’Amman a pour sa part mis l'accent sur l'intégration des réfugiés par l'octroi de permis de travail qui facilite leur insertion dans le tissu socio-économique. Il a également insisté sur l’impact de la migration sur les ressources (eau, énergies), les infrastructures (logements, écoles, centres sanitaires) et les services (gestion des déchets, assainissement) et présenté les mesures nationales et locales mises en place pour les atténuer. 

Enfin UN-Habitat a présenté des expériences sur l'accès à l'eau et l'assainissement aux populations migrantes comme services de base, proposant eux aussi une approche basée sur les droits.

Le Fonds Catalan a animé, aux côtés de CGLU, une session interactive sur les défis que doivent relever les villes pour la prestation d'un service minimum afin de garantir la cohésion sociale et les droits des populations migrantes. L'exercice a permis de générer une définition commune des services de base, d'identifier les difficultés rencontrées dans leur provision, de mettre en avant les actions mises en œuvre et de lister des initiatives qui pourraient être développées pour combler les lacunes existantes.  

La prochaine réunion sera accueillie par la ville de Vienne les 14 et 15 février 2017 sur le thème « de l'accueil des réfugiés ».

La conférence de mi-parcours sur le futur de l’intégration des migrants dans les villes

La Conférence de mi-parcours du « projet Migration ville à ville en Méditerranée » était organisée immédiatement après la réunion thématique entre pairs. Les partenaires, ICMPD, UN Habitat et CGLU souhaitaient faire le bilan des activités du projet lancé il y a un an et demi avec les villes membres et bâtir une nouvelle narrative sur le thème de la migration qui devra être abordée en terme d’opportunités de développement urbain et non comme une entrave au développement et à la cohésion sociale.

Par la voix du Fonds Catalan et du Groupe de travail Migration et Co développement, CGLU a réitéré son message politique qui se centre sur le rôle important des Gouvernements locaux et régionaux dans la gouvernance de la migration au niveau local car ils sont les premiers responsables pour la prestation des services urbains à tous les citoyens et notamment aux plus vulnérables, comme les migrants, mais aussi les garants de la cohésion sociale et culturelle sur leurs territoires.

Parmi les interventions lors de la conférence, l’Union européenne par la voix de son représentant au Maroc a exprimé toute sa satisfaction sur l’évolution et l’exécution du projet. Il a ouvert la voie à un soutien financier de la Commission Européenne pour une seconde phase du projet. Par ailleurs, la participation de la société civile et notamment les représentants d’associations de migrants aux débats a permis de renforcer le dialogue et d’instaurer un climat plus favorable au dialogue avec les autorités locales et en particulier Tanger.

Le rôle important des Gouvernements locaux et régionaux dans la gouvernance de la migration au niveau local car ils sont les premiers responsables pour la prestation des services urbains à tous les citoyens et notamment aux plus vulnérables, comme les migrants, mais aussi les garants de la cohésion sociale et culturelle sur leurs territoires.

Enfin, la municipalité de Tanger a présenté les axes de travail du projet pilote qu'elle souhaite mettre en œuvre avec CGLU dans le cadre du projet MC2CM pour appuyer l’inclusion des migrants. L’approche vise à impliquer la société civile, sensibiliser les citoyens, former les cadres municipaux à l’interculturalité et créer des espaces de dialogue avec ces acteurs, migrants inclus, pour contribuer conjointement à l’inclusion et la garantie des droits humains des migrants.  

Par ailleurs, les conclusions de cette conférence ont été partagées le lendemain dans le cadre du Forum des Autorités Locales et Régionales de la Méditerranée organisé par la Commission Méditerranée de CGLU à Tanger autour de la « Diplomatie Territoriale ».                              

À cette occasion, les élus présents ont rappelé l’importance de changer la narrative autour de la migration et de joindre les efforts de l’ensemble des acteurs, État, collectivités et société civile pour avancer vers des sociétés interculturelles et inclusives, mettant là encore l’approche par les droits au centre de la vision. De plus, il a été souligné l’importance de la diplomatie territoriale pour accompagner le développement des pays les moins bien lotis afin de faire de la « Non Mobilité » un droit au même titre que la « Mobilité ». En d’autres termes les migrations doivent devenir un choix et non une obligation économique, politique ou encore climatique.

Pour plus d’information sur le projet veuillez contacter Lamine Abbad au secrétariat de CGLU [email protected]