Photo by Diego Noguera IISD
Un message du Secrétaire Général de CGLU, Josep Roig
Au cours de ces cinq dernières années de travail pour Cités Unies, j’ai pu vivre d’extraordinaires moments de sérendipité. Après notre Congrès à Bogotá et notre Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux à Quito, j’ai vécu un de ces moments lorsque j’ai réalisé que Cités Unies (CGLU) était devenu l’un des réseaux mondiaux les plus puissants, inspirants et efficaces, et qu’il pouvait réellement marquer une différence dans le bien-être des citoyen·ne·s.
« La sérendicité, c’est tout simplement le principe de sérendipité… appliqué à la cité ! Quoi que vous recherchiez pour votre ville -ou votre cité-, j’espère que vous trouverez autre chose d’encore mieux, de façon totalement inattendue ! »
Mais la chose la plus merveilleuse, c’est que ce réseau mondial des réseaux vous appartient à vous, à tous les gouvernements locaux et régionaux, à tous les membres de CGLU.
Nous sommes puissants en tant que Cités Unies parce que nous avons la capacité de rêver ensemble des villes que nous voulons.
Nous partageons ces rêves.
Certains rêves couvrent le monde entier, comme c’est le cas des agendas universels tels que l’Agenda de développement 2030, le Nouvel agenda urbain, l’agenda climatique, l’agenda de la résilience, entre autres.
Nombre de ces rêves sont locaux : les gouvernements locaux et régionaux rêvent, avec les citoyen·ne·s et tous les acteurs concernés, des villes qu’ils souhaitent construire.
Au-delà de nos rêves, nous partageons la responsabilité d’intégrer ces valeurs et ces objectifs universels à nos programmes locaux. Les rêves universels doivent devenir des histoires locales.
« La sérendicité, c’est tout simplement le principe de sérendipité… appliqué à la cité ! Quoi que vous recherchiez pour votre ville -ou votre cité-, j’espère que vous trouverez autre chose d’encore mieux, de façon totalement inattendue ! »
Nous partageons le rêve de « ne laisser personne de côté » (lutte contre la pauvreté), mais aussi de « ne laisser aucun endroit de côté » (zones rurales, bidonvilles, quartiers marginalisés), « ne laisser personne pour compte » (migrants, réfugiés, population en expansion), « ne laisser aucun endroit pour compte » (périphéries, étalement des villes : tout est désormais urbain).
Nous rêvons d’un monde sûr, inclusif, résilient, durable, qui accueille 9 milliards de personnes : 3 milliards dans les zones rurales et 6 milliards dans les villes. Pour les membres de CGLU, ces 9 milliards, indépendamment de leur zone de résidence, disposent du même droit à la ville. Ce sont des citoyen·ne·s de nos gouvernements locaux et régionaux, qu’ils soient ruraux ou urbains.
Cités Unies est source d’inspiration pour ses valeurs fédératrices
C’est en cette époque complexe que le retour à des valeurs basiques et fondamentales devient plus pertinent que jamais. Notre plus grande force réside en ces valeurs que nous partageons depuis plus d’un siècle.
Cités Unies fait toujours partie de ce rêve que les dirigeants locaux ont commencé à concrétiser en 1913 à Gand : le rêve d’un mouvement mondial de gouvernements locaux.
Ce rêve est encore d’actualité car nous avons réaffirmé nos valeurs et renforcé notre mouvement en créant CGLU en 2004.
Permettez-moi d’insister sur trois valeurs que je trouve particulièrement importantes pour cette année :
1. Paix et solidarité entre les peuples. Face aux nombreux cas de villes comme Alep, dont certaines font la une des journaux tandis que d’autres passent inaperçues au fil des pages, Cités Unies a pour devoir de renforcer son rôle pour la diplomatie des villes et la défense de la paix et de la solidarité dans toutes nos villes.
2. Lutte contre la discrimination et l’exclusion. Cités Unies ne peut garder le silence face aux problèmes rencontrés par les migrants et les réfugiés dans le monde entier. Cités Unies refuse de voir des murs érigés autour de nos villes.
3. Démocratie locale. Permettez-moi une brève référence à nos statuts : « la démocratie locale ne saurait se réduire à une valeur formelle mais […] cette valeur doit être mise à jour et révisée de façon permanente pour assurer une vraie égalité et une vraie participation ouverte à tous, hommes et femmes. » Nous avons bien vu cette année que le renouvellement de la démocratie locale est absolument nécessaire dans nombre d’endroits du monde.
Cités Unies a de l’influence car elle renforce une voix commune.
Les organisations de gouvernements locaux et régionaux ont uni leurs forces au sein de la Global Taskforce, un instrument qui a grandement contribué à influencer les agendas mondiaux.
L’Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux à Quito en est une parfaite illustration. L’Assemblée mondiale est reconnue dans le texte du Nouvel agenda urbain et devrait devenir un instrument important pour le suivi et la révision de tous les agendas universels des Nations Unies. Jusqu’où voulons-nous développer cet instrument ? La réponse ne dépend que de nous.
Ce n’est pas le moment de garder le silence, ni de nous isoler entre des murs institutionnels imaginaires qui ne nous protégeront pas. Nous devons être uni·e·s et représenter notre mouvement au sein de tous les dialogues et débats mondiaux.
C’est le moment de nous rassembler et de faire entendre nos rêves, nos valeurs, nos expériences et nos politiques, non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur du réseau, entre nous. CGLU représente les gouvernements locaux et régionaux ; CGLU représente 99,9% de tous les gouvernements du monde.
Cités Unies est efficace car nous co-créons la ville.
La ville est le résultat des activités de toutes les parties prenantes : citoyen·ne·s, gouvernements, société civile et secteur privé. Les gouvernements locaux et régionaux ont la responsabilité d’équilibrer les rôles et influences de ces différents acteurs pour le bien commun.
Les gouvernements locaux et régionaux sont orientés vers l’action et ont non seulement la responsabilité de contribuer à la réalisation des agendas mondiaux, mais aussi et surtout, d’aider à façonner le monde et la société en fonction des besoins réels des populations, de leurs populations, de leurs priorités, aspirations et rêves.
Les gouvernements locaux et régionaux gouvernent au moins aussi bien que les gouvernements nationaux. Ils font preuve d’une gestion tout aussi bonne, si ce n’est meilleure que celle des entreprises, et défendent les droits à la ville et les droits des citoyen·ne·s aussi bien, si ce n’est mieux que les organisations de la société civile.
Si vous n’êtes pas convaincu·e·s, lisez notre rapport phare sur la co-création des villes, dans lequel vous trouverez une analyse complète du contexte actuel dans lequel évolue notre rêve pour les villes.
Cités Unies a le pouvoir de travailler en réseau : nous sommes un réseau de réseaux !
Cités Unies est un réseau politique, un réseau de représentation et un réseau de connaissances. Mais, avant tout, c’est un réseau d’action.
Nous partageons des politiques, des connaissances, des actions et notre expérience. Nous recherchons des expériences innovantes à l’échelle locale, nous les étudions et les informons, nous en extrayons des recommandations politiques pour le plaidoyer et nous partageons ces expériences par le biais de la coopération, de l’apprentissage et d’une stratégie de communication de plus en plus active.
Nous avons besoin de vous
Les villes, quelle que soit leur taille, les associations, les régions, les métropoles, les gouvernements locaux de tout type, sont réunis au sein de nos sections régionales, commissions, réseaux, communautés, partenaires,… VOUS êtes CGLU et la raison pour laquelle ce réseau est si puissant.
CGLU a besoin que vous partagiez vos rêves et valeurs, que vous fassiez entendre votre voix, que vous échangiez vos actions et expériences.
Si vous investissez de l’énergie dans le réseau, le réseau vous rendra cette énergie multipliée par tous ses membres actifs. Contribuez à faire de CGLU un espace de sérendicité, où l’inattendu peut vous apporter le meilleur.
CGLU vous souhaite une année 2017 placée sous le signe de la paix et de la solidarité entre les peuples, de la démocratie locale renforcée, de l’accueil aux réfugiés et migrants et, cela va sans dire, une année placée sous le signe de la sérendicité.
