Une bonne communication au niveau local est essentielle pour recadrer le discours actuel sur la migration

Une bonne communication au niveau local est essentielle pour recadrer le discours actuel sur la migration

Dans le cadre du projet Migration Ville à Ville en Méditerranée, une réunion régionale sur le thème "Communications sur la Migration : Une question de gouvernance locale" a eu lieu les 18 et 19 septembre dans la municipalité de Tunis réunissant des spécialistes de la communication des villes et des associations de villes dans le but de rééquilibrer les perceptions sur la migration.

Ces deux journées ont également été l'occasion de présenter les principaux défis et opportunités en matière de communication au niveau local, de partager les bonnes pratiques et d'en tirer des leçons clés pour faire progresser le projet MC2CM.

CGLU, en collaboration avec le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) et ONU-Habitat, est partenaire du projet migration de ville à ville en Méditerranée (MC2CM), qui vise à améliorer l'inclusion et l'intégration des migrants dans les villes d'accueill de la région sud de la Méditerranée, notamment par l'accès aux droits humains. Le projet est entré dans sa deuxième phase (2018-2021), au cours de laquelle les villes, par leur position unique, pourront améliorer les avantages de la migration, aux niveaux local et national.

expériences en matière de communication sur ce sujet, ainsi que le rôle que jouent les réseaux de collectivités locales et régionales dans l'apport des expériences des villes au débat.

Il y a une hostilité accrue à l'égard des migrants dans certains pays et communautés. Il incombe à tous les niveaux de gouvernement de changer ce discours négatif construit autour des migrants. Les gouvernements locaux et régionaux, en tant que niveau de gouvernement le plus proche de la population, sont les mieux placés pour coordonner les efforts du tissu local afin de changer cette perception car ils sont en contact quotidien avec les réalités locales et les parties prenantes.

« Les citoyens migrants sont les ambassadeurs culturels de leur pays et créent des liens entre les villes, les territoires, les pays et les populations des villes de départ et d'arrivée », a déclaré Hatem Ben Kedim, Chef de Cabinet de la Ville de Tunis.

Des exemples clairs sont les meilleurs outils de communication

Le manque d'information réelle au niveau local, les difficultés d'accès au public cible et les défis en matière de ressources pour la communication sont quelques-uns des défis mis en avant par les participants.

La migration est une question émotionnelle, ce qui rend le récit de la migration essentiel. Il est nécessaire d'élaborer des politiques fondées sur des données probantes qui aident à construire et à soutenir un discours positif sur la migration. Au cours de l'atelier, les participants ont partagé des actions concrètes au niveau local qui contribuent à recadrer ce récit.

Du point de vue des réseaux de collectivités locales et régionales, Lionel Nzamba a présenté la « Charte locale africaine pour les migrants »qui vise à apporter une nouvelle vision de la migration. Mohamed Boussraoui, du Secrétariat Mondial de CGLU, a souligné la dimension culturelle comme un facteur clé pour l'inclusion sociale à tous les niveaux.

Pour sa part, l'ONG Africa e Mediterraneo a présenté le projet "Bienvenue Bologne", mis en œuvre avec l'administration municipale et qui vise à créer une communication positive sur la migration à travers un récit positif.

Les villes ont également apporté leurs expériences pratiques au débat. La ville de Tunis, a montré comment le théâtre municipal est devenu un symbole et un lieu d'échange pour les habitants et les migrants. La ville d'Amsterdam a également fait part de son approche en matière de communication avec les réfugiés et comment elle a développé une application en tant qu'outil de communication avec les migrants qui contient toutes les informations attendues sur la ville. Elle a également développé un programme spécifique, comprenant principalement des travailleurs sociaux, réfugiés ou migrants, pour soutenir l'inclusion des réfugiés, en particulier axé sur l'emploi comme vecteur de réseau social, d'apprentissage des langues et du sentiment d'appartenance à la société d'accueil.

Au cours de la soirée, l'Acropolium de Carthage a accueilli la cérémonie de la deuxième édition du Prix des médias pour la migration. Ce prix est une initiative financée par la Commission européenne (DG Proche) dans le cadre du programme EUROMED MigrationIV. L'objectif général du Prix est de récompenser et d'encourager l'excellence journalistique en matière de migration dans la région euro-méditerranéenne.

Le deuxième journée, consacrée aux stratégies et des outils plus concrets pour la communication locale sur la migration, a permis aux participants d’identifier des mécanismes pour saisir les opportunités de la migration.

Dans son discours de clôture, la première femme élue maire de Tunis, Souad Abderrahim, a souligné la nécessité de renforcer les valeurs d'intégration, d'inclusion et de citoyenneté comme essentielles pour changer la perception de la migration et a déclaré : « Une bonne communication entre la municipalité et les communautés locales pourrait conduire à des politiques nouvelles et novatrices pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés en matière de migration, inclusion et cohésion sociale. Nous devons renforcer la relation avec les acteurs locaux pour mieux communiquer sur les réalités de la migration, améliorer la condition humaine et atteindre les objectifs mondiaux. »

En parallèle du séminaire, Michael Spindelegger, Directeur Général du Centre International pour le Développement des Politiques de Migration (ICMPD), Mohamed Boussraoui, du Secrétariat Mondial de CGLU et Jesus Salcedo d'ONU-Habitat ont rencontré la Maire de Tunis, Souad Aderrahim pour débattre sur la manière de faire progresser le projet MC2CM. La Maire de Tunis a renouvelé son engagement à travailler avec CGLU, ICMPD et ONU-Habitat sur l'avenir du projet.

L'événement s'est conclu par une visite sur le terrain dans les oukalas de la Médina de Tunis, une initiative de rénovation urbaine portant sur l'accès des migrants au logement.

Plus d'informations : 

 

Tags: