Villes et régions s’engagent pour une gestion durable et inclusive de l’eau

Réunies au Forum Mondial de l’Eau à l’occasion de la 4ème Conférence Internationale des Autorités Locales et Régionales sur l’Eau les 13 et 14 avril à Gyeongju (République de Corée), les villes et régions venues de toutes les régions du monde ont réaffirmé le besoin essentiel pour la communauté internationale d’adopter l’Objectif 6 des Objectifs de Développement Durable qui préconise d’assurer l’eau et l’assainissement pour tous à travers une gestion durable et inclusive.

Les autorités locales et régionales ont en outre mis en avant la nécessité que le nouvel agenda du développement post-2015 puisse s’appuyer sur la coopération internationale des autorités locales et régionales, en particulier à travers le financement de partenariats entre gouvernements locaux et régionaux des pays développés et des pays en développement. 

Elles ont à ce titre réaffirmé le besoin de continuer à soutenir le Pacte d’Istanbul pour l’Eau, outil de partage, de suivi et d’amplification des actions des autorités locales dans le monde, s’inscrivant dans une démarche intégrée et participative. Le Pacte compte à ce jour plus de 1150 villes engagées issues de 58 pays. 

Co-organisée par Cités et Gouvernements Locaux Unis, ICLEI, GWOPA (l’Alliance des Partenaires et Opérateurs Mondiaux sur l’Eau), le Conseil Mondial de l’Eau et l’Institut de Développement de Daegu-Gyeongju, la Conférence Internationale a vu la participation d’élus locaux notamment de France, du Niger, du Ghana, du Mexique, de Colombie, du Brésil, de Turquie, du Liban, des Philippines et de Corée du Sud. Elle a également pu compter sur la participation d’ONU Habitat, des opérateurs de l’eau et des représentants du secteur académique et du secteur privé. 

Durant les débats, les élus hôtes de la Conférence, MM. Youn-gjin Kwon, maire de Daegu et Gwan-yong Kim, Gouverneur de Gyeonggbuk, ont conjointement salué la mobilisation et la participation des élus locaux et régionaux venus du monde entier. Ils ont en outre mis en avant que l'urbanisation incontrôlée et le changement climatique constituent des facteurs aggravants pour la bonne gestion de l'eau. Le Ministre de l'Intérieur de Corée a par ailleurs réaffirmé la nécessité de respecter partout dans le monde le droit fondamental à un accès à une eau potable.

Représentant les autorités locales et associations de CGLU, Nader Ghazal, maire de Tripoli, Liban, a rappelé le contenu de la déclaration du Congrès Fondateur de CGLU en 2004 qui avait déjà placé l'eau au cœur des enjeux du développement. Il a estimé qu'une coordination était primordiale entre le niveau central et le niveau local. « Une mauvaise coordination ou l'absence de dialogue met en danger la gestion de l'eau. »

Dans un message vidéo, le Directeur Exécutif d’ONU Habitat, Joan Clos, a rappelé que la question de l'eau est centrale dans l'agenda du développement et en lien étroit avec l'urbanisation. « Une bonne coordination est la formule magique entre autorités locales et opérateurs de l'eau pour une bonne gestion intégrée. »

Le représentant du Conseil Mondial de l’Eau, Guy Fradin, membre du Conseil Directeur du Conseil Mondial de l'Eau, a lancé un message fort en faveur d'une gestion de l'eau par les autorités locales. Les efforts entrepris à Istanbul, Mexico et  Marseille portent leurs fruits et sont accentués chaque année, a-t-il estimé. « Les autorités locales sont les seuls opérateurs  capables de porter les ouvrages, elles sont les seules institutions légitimes et compétentes et les mieux placées pour assurer la coordination entre tous les acteurs concernés. »

Enfin, les élus ont pu mettre en avant la mise en œuvre du Pacte d’Istanbul pour l’Eau au niveau local sur quatre continents et présenter leurs solutions. Jean-Marie Tétart, Maire de Houdan, France, a mentionné les politiques et outils mis en place pour renforcer l'efficacité, la rentabilité et la coopération, indiquant par exemple que la télé-relève a permis d'éviter les fuites et d'augmenter les économies d'eau. Enfin, conformément à la loi Oudin, 1% des recettes sont reversées à la ville jumelée au Sénégal au titre de la coopération décentralisée.

Les dirigeants locaux ont unanimement reconnu le rôle primordial des autorités locales pour assurer la coordination avec la société civile et pour lancer des campagnes de mobilisation et de sensibilisation sur la gestion de l'eau. Ils ont aussi mis l'accent sur l'importance de travailler conjointement entre zones urbaines et rurales.

La Conférence a abouti à l’adoption par les autorités locales et régionales du « Document final sur l’Action des Villes et des Régions Durables pour l’Eau ». Le Document  dévoile l’engagement et la stratégie des autorités locales et régionales, appelle les gouvernements nationaux à renforcer la décentralisation et les capacités institutionnelles des autorités locales, et soutient la coopération décentralisée par des mécanismes financiers innovants. 

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